Conférence : “Fêter la vigne en Bourgogne, une scénographie (1925)”

La prochaine conférence publique de la Chaire Internationale  “Culture et Traditions Vitivinicoles” de l’Université de Bourgogne et de la MSH de Dijon aura lieu le mercredi 13 novembre à 19h en présence de Vincent CHAMBARLHAC (Université de Bourgogne) qui viendra présenter :

“Fêter la vigne en Bourgogne, une scénographie (1925)”

Cette conférence ouverte à tous aura lieu dans l’amphithéâtre de la Maison des Sciences de l’Homme de Dijon (Esplanade Erasme – Campus Universitaire de Dijon)  – Entrée gratuite et sans réservation.

La conférence sera également disponible en ligne sur le lien TEAMS suivant :https://teams.microsoft.com/l/meetup-join/19%3ameeting_NWViMzc5ZDMtMTczMi00Zjg3LWFjMDMtMzU1ZWFlYzVmZjlk%40thread.v2/0?context=%7b%22Tid%22%3a%222fa58faf-7eb1-48b9-9964-a92659d1c5b8%22%2c%22Oid%22%3a%2229b6d298-2353-4961-a15a-35ffbbd89623%22%7d

Cette conférence publique est organisée par la Chaire UNESCO “Culture et Traditions Vitivinicoles” de l’Université de Bourgogne et de la MSH de Dijon.

Résumé : Autour de 1925 le vin de la Côte-d’Or subit de plein fouet une crise mondiale de ses ventes, née et entretenue par la perte des marchés russes et d’Europe de l’Est inhérente à la révolution bolchevique, redoublée par la fermeture du marché américain avec l’établissement de la prohibition. Cette crise, qui survient une vingtaine d’année après l’épisode phylloxérique, menace la filière viti-vinicole. La fête, renouvelée par le régionalisme et l’activisme de Gaston Gérard et d’autres entrepreneurs en traditions, édiles, négociants, ou grands propriétaires, s’avère un outil idéal de communication et de promotion des grands vins de Bourgogne. Elle quitte alors le cadre des sociabilités locales que traquent les sociétés savantes locales friandes de folklore pour se réinventer comme tradition à usage d’un extérieur, parisien ou international. En soi le procédé n’est pas neuf, Bordeaux pratiqua de même en 1909. Dijon, Beaune, Meursault, Nuits-Saint-Georges, Gevrey-Chambertin, et dans leur sillon le cortège des villages viticoles, participent de ce mouvement, où villes et villages mettent en scène un folklore viticole capable de projeter l’image de leurs vins. Dans ce mouvement, ces localités rencontrent Jacques Copeau et sa troupe, nouveaux résidents de Pernand-Vergelesses et Aloxe-Corton qui participent en 1925 et 1926 à ces agapes commerciales. Gilles Laferté, socio-historien de la Bourgogne et ses vins brossait naguère le bilan d’une folklorisation du vignoble par l’avant-garde théâtrale. Au rebours de l’horizon sociologique, c’est ce constat que je souhaite revisiter par l’interrogation de la scénographie de ces moments festifs. On le sait, la scénographie n’est pas seulement l’étude de la mise en scène, de son agencement, elle est aussi mise en perspective d’une architecture, ici symboliquement celle d’une part du vignoble bourguignon au mitan des années 20, dans ses manières de faire, de croire et de se projeter au-delà de ses frontières. “

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