Webinaire series :  Femmes et vignobles dans le monde : La place des femmes dans les vignobles français du XIXème siècle à nos jours.

Webinaire en visioconférence le 26 novembre de 14h30 à 17h sur TEAMS via ce lien : https://bit.ly/3USLegJ

Initiées dans les années 1970 aux Etats-Unis sous le nom de Gender Studies, mais également portées à la même période par plusieurs chercheuses françaises, les études sur les femmes se sont, depuis, largement développées au sein des Sciences Humaines et Sociales. Ainsi, depuis la parution de Women, Work and Family de Joan Scott et Louise Tilly en 1978, la Gender History a posé le travail féminin en objet de recherche d’un point de vue professionnel autant que domestique.

Les recherches sur la place des femmes dans le monde agricole sont en revanche plus tardives. Elles émergent timidement dans les années 1990 et portent essentiellement sur les agricultrices non salariées, les épouses ou veuves d’exploitants agricoles. Pour autant, depuis les années 2000, de nouveaux travaux sont venus combler ces lacunes en s’intéressant aux rapports économiques de genre dans la sphère agricole, principalement dans les pays en développement, par exemple sur le continent sud-américain. Ces processus sont dès lors observés sous les angles spécifiques de l’organisation du travail, de la hiérarchie des qualifications, de la mobilité des salarié-e-s, mais aussi, de la place et du rôle des femmes dans l’économie agricole en général. Dans le même temps, d’importants travaux se sont penchés sur la question de la transmission des entreprises agricoles, mais également des savoirs professionnels, tout en prenant en compte la réalité des interactions fondamentales entre sphère professionnelle et sphère domestique. Toutefois, ce n’est seulement que depuis une quinzaine d’année que des travaux pionniers se sont intéressés à la situation des femmes dans la vitiviniculture.

L’étude de la sociologue Céline Bessière sur la transmission des exploitations à Cognac fait, par exemple, partie des toutes premières études évoquant la situation des femmes dans les sociétés viticoles. Depuis, plusieurs études, dont celle sur les luttes et revendications individuelles et collectives des vigneronnes de Chloé Le Brun (2022) ou encore celles touchant à l’histoire économique et sociale des femmes dans les vignobles aux XIXe et XXe siècles de Jean-Louis Escudier, ont étoffé les connaissances de ce sujet. Ajoutons enfin plusieurs ouvrages journalistiques et érudits qui ont aussi traité ces questions.

Depuis de nombreuses années, l’UNESCO porte un intérêt prononcé aux rapport hommes-femmes dans le monde et à l’égalité des genres, en particulier depuis 2022 avec la mise ne place de ses objectifs de développement durable. Les problématiques d’accès des femmes à l’enseignement supérieur, à la science et plus globalement à l’éducation font régulièrement l’objet d’évènements mobilisant le monde ses partenaires et l’ensemble du monde académique. C’est dans ce contexte, avec un rôle important, à la fois économique, social et environnemental des activités vitivinicoles dans le monde, que la Chaire UNESCO « Cultures et traditions Vitivinicoles» de l’Université de Bourgogne a souhaité lancer une série de webinaires sur « Femmes et vignobles dans le monde ».

Le premier webinaire aura lieu Le 26 novembre. Cette demi-journée d’étude intitulée « La place des femmes dans les vignobles français du XIXe siècle à nos jours » est envisagée comme un temps original de croisement entre les recherches les plus récentes en sciences humaines et sociales sur la question et les témoignages de femmes impliquées et actives dans la vitivinisphère.

1) Jean-Louis Escudier (UMR CNRS LAMETA, Montpellier) : « Les femmes et la vigne : histoire économique et sociale au XXe siècle ».

Cette intervention vise à donner des points de repères sur l’évolution historique de la partition sexuée des tâches viticoles, sur la spécificité de chacun des statuts des femmes évoluant en viticulture : propriétaires, exploitantes, épouses d’exploitant, et salariées. Nous mettrons l’accent sur la question de la formation professionnelle, notamment en évaluant le rôle joué par l’enseignement agricole ménager.

Le caractère lacunaire des données relatives à la main-d’œuvre féminine dans les recensements généraux de la population et les grandes enquêtes agricoles contraint à croiser diverses sources : comptabilités d’exploitations viticoles, sources judiciaires, administratives et syndicales, dépouillement systématique de publications professionnelles, entretiens directs auprès de viticultrices de différentes générations.

2) Mélanie Pfister (viticultrice, fondatrice et ancienne présidente de l’association Divines d’Alsace, présidente du Cercle National Femmes de Vin) et Anne Parent (Vigneronne, fondatrice et ancienne présidente de l’association Femmes et Vins de Bourgogne) : « naissance, développement et effets à long terme des associations professionnelles féminines »

3) Michèle Guilloux-Benatier (Université de Bourgogne) : L’ouverture des
formations universitaires aux femmes au cours de l’histoire : exemple de l’œnologie bourguignonne ».

Il sera tout d’abord retracé la mise en place de l’enseignement de l’œnologie à l’université de Bourgogne au milieu du 19ème siècle puis son évolution jusqu’à aujourd’hui. Les effectifs des inscrits seront ensuite présentés depuis les premiers diplômés en 1909 jusqu’en 2022. Une attention particulière sera portée aux étudiantes qui apparaissent dans les formations, en 1942 pour la plus ancienne des formations (technicien en œnologie) et en 1968 pour le diplôme national d’œnologue : origine géographique, âge et devenir professionnel.

4) Céline Toussain (Docteure en psychologie) : « L’image du vin auprès des femmes. Enquête sur un changement de perception »

5) Discussions

Webinar series: Women and vineyards around the world : The place of women in French vineyards from the 19th century to the present day

November 26, 2024 – 2:30 pm – 5 :00 pm by visioconference on TEAMS on this link : https://bit.ly/3USLegJ

Initiated in the 1970s in the United States under the name of Gender Studies, but also promoted at the same time by a number of French researchers, women’s studies have since expanded widely within the Humanities and Social Sciences. Since the publication of Joan Scott and Louise Tilly’s Women, Work and Family in 1978, Gender History has made women’s work an object of research from both a professional and domestic point of view.

Research on women’s place in the agricultural world, on the other hand, came later. It began to emerge timidly in the 1990s, focusing mainly on unsalaried women farmers, and the wives or widows of farmers. However, since the 2000s, new research has filled this gap, focusing on economic gender relations in the agricultural sphere, mainly in developing countries such as South America. These processes are now observed from the specific angles of work organization, skill hierarchies and employee mobility, as well as the place and role of women in the agricultural economy in general. At the same time, a great deal of work has been done on the issue of transferring farming businesses and professional knowledge, taking into account the fundamental interactions between the professional and domestic spheres. However, it is only in the last fifteen years or so that pioneering work has focused on the situation of women in the wine industry.

For example, sociologist Céline Bessière’s study of farm transfers in Cognac was one of the very first to examine the situation of women in winegrowing societies. Since then, several studies, including Chloé Le Brun’s study of the individual and collective struggles and demands of women winegrowers (2022), and Jean-Louis Escudier’s study of the economic and social history of women in the vineyards in the 19th and 20th centuries, have expanded our knowledge of this subject. A number of journalistic and scholarly works have also addressed these issues.

For many years now, UNESCO has been taking a keen interest in gender relations and gender equality, particularly since 2022 with the implementation of its Sustainable Development Goals. The issues of women’s access to higher education, science and, more generally, education are regularly the subject of events mobilizing the world’s partners and the academic world as a whole. It is in this context, with the important economic, social and environmental role played by the wine industry in the world, that the UNESCO Chair “Cultures et Traditions Vitivinicoles” at the University of Burgundy has decided to launch a series of webinars on “Women and vineyards in the world”.

The first webinar will take place on November 26. This half-day seminar, entitled “The place of women in French vineyards from the 19th century to the present day”, is intended as an original opportunity to bring together the most recent research in the human and social sciences on this issue, with testimonials from women involved and active in the wine industry.

1) Jean-Louis Escudier (UMR CNRS LAMETA, Montpellier) : « Women and the vine: economic and social history in the 20th century ».

The aim of this talk is to provide an overview of the historical evolution of the gendered division of winegrowing tasks, and the specific nature of each of the statuses of women involved in viticulture: owners, growers, grower’s wives and salaried employees. We will focus on the question of vocational training, in particular by assessing the role played by domestic agricultural education.

The lack of data on the female workforce in general population censuses and major agricultural surveys means that we have to cross-reference various sources: winegrowing farm accounts, judicial, administrative and trade union sources, systematic analysis of trade publications, and direct interviews with women winegrowers of different generations.

2) Mélanie Pfister (winegrower, founder and former president of the association Divines d’Alsace, president of the Cercle National Femmes de Vin) & Anne Parent (winegrower, founder and former president of the Femmes et Vins de Bourgogne association) : « birth, development and long-term effects of women’s professional associations»

3) Michèle Guilloux-Benatier (Université de Bourgogne) : « The opening up of university courses to women over the course of history: the example of Burgundy oenology”. ».

First, we’ll trace the establishment of oenology teaching at the University of Burgundy in the mid-19th century, then its evolution to the present day. Enrolment figures will then be presented, from the first graduates in 1909 to 2022. Particular attention will be paid to the female students who appear in the courses, in 1942 for the oldest course (technician in oenology) and in 1968 for the national diploma of oenologist: geographical origin, age and professional future.

4) Céline Toussain (Doctor of Psychology) : « The image of wine among women. A survey of changing perceptions »

5) Discussions

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