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Chaire UNESCO : Culture et traditions du vin

Conférences 2006-2009

 
Intervenant Titre Date
Jean-Pierre GARCIA
(Pr. Université de Bourgogne - UMR ARTeHIS)
L’histoire de la construction des terroirs en Bourgogne inscrite dans le sol (Résume)

17/12/2008
Norbert LATRUFFE
(Pr. Université de Bourgogne)
Vin et Santé... ou comment concilier les deux faces de Janus

Quelque soit l’endroit de la planète, enfin presque ; aucune préparation naturelle n’a fait autant l’objet d’attention par l’homme que le vin et ceci à toutes les étapes de son élaboration . Le vin est un produit absolument exceptionnel et sans équivalent.

Le vin demeure un mythe car son attrait souvent irrésistible et son appréciation font appel à nos cinq sens, s’il ne fait pas appel au sixième sens (l’intuition), et encore ! notre corps fait appel à un « septième sens » vis-à-vis du vin, cet à dire sa réaction lors de sa rencontre avec les molécules du vin. La science nous apprend alors l’extraordinaire similitude des relations entre un polyphénol et sa plante productrice et ce même composé dans notre organisme. C’est là que le vin devient réalité biologique lui faisant perdre une partie de son mystère et notre imaginaire. Le concept de vin et santé est sans doute aussi ancien que l’histoire du vin. où les effets du vin sur le corps humain étaient déjà mentionnés plusieurs millénaires av. J.-C. en passant par les Indous, les Chinois, la Grèce antique, la civilisation Romaine et même la médecine arabe et orientale jusqu’à l’avènement de l’Islam.

En Occident le siècle dernier correspond à la prise de conscience des dangers de l’alcool. Les années 90 voient un espoir de réhabilitation du vin avec le “French paradox”. En ce début de siècle vu du côté socio-culturel, la relation vin et santé est battu en brêche où seul le vin festif est encore toléré. Si ce concept est au creux de la vague les lendemains peuvent changer…. Enfin espérons !

14/01/2009
Olivier JACQUET
(Dr. Université de Bourgogne)
La construction du modèle des AOC en Bourgogne (Fin 19e - Début 20e siècles)

A contre-pied d’une perception « naturaliste » refusant l’idée d’une histoire faite de ruptures et de mutations, cette conférence montrera l’importance des actions humaines récentes dans l’élaboration de nos perceptions contemporaines de la notion de terroir.
Durant l’entre-deux-guerres, une partie des vignerons, dépendants du négoce et touchés par les crises récurrentes de mévente, cherchent à promouvoir leurs propres normes de production et de commercialisation des vins. En Bourgogne, espace morcelé, ils définissent de nouvelles règles basées sur une mise en avant de la notion d’origine et sur une hiérarchisation juridique des espaces de production.
Les groupements professionnels vont ainsi concomitamment lutter judiciairement contre les fraudes touchant les vins (fausses dénominations essentiellement) et, tenter, en particulier avec la loi du 6/05/1919, de déterminer des espaces géographiques normalisés et précisément délimitées. Ces processus de définition et de protection du « bon terroir » vont entraîner d’importantes confrontations au sein de la profession, chaque groupe de propriétaires souhaitant imposer sa vision des usages et cherchant à légitimer sa propre définition du terroir bourguignon (définition historique, économique, culturelle ou politique).
Impliquant des phénomènes d’identification et d’appropriation des territoires mettant en scène différents réseaux et jeux d’alliances, ce processus aboutira finalement à la concrétisation, dans le cadre de l’AOC (expression juridique des normes de terroir), de la définition très hiérarchisée et éclatée des terroirs de Bourgogne prônée par les syndicats de propriétaires de cru de Côte-d’Or.
11/02/2009
Luca BONARDI
(MCF -Université de Milan)
Les paysages de vignes en terrasses

Système entre les plus efficaces contre l’érosion des sols, et en même temps de retention de l’eau et de facilitation des façons culturales, les terrasses agricoles sont répandues sur des surfaces immenses dans tous les continents. Si en Amérique, en Asie et en Afrique leur construction est liée surtout à la culture des céréales, c’est à la vigne (et à l’olivier) que l’on doit leur grande diffusion dans la Mediterranée européenne et dans les Alpes. Selon les cas, l’expansion des terrasses viticoles s’est réalisée avec la pénétration dans les campagnes des capitaux aristocratiques et bourgeois ou, par contre, en suivant les nécessités « autarchistes » locales lors des périodes de forte pression démographique (deuxième moitié du XIXème siècle). Le contexte socio-économique actuel, très défavorable aux terrasses agricoles, concerne aussi (à l’exception de quelques régions : Valais), les espaces des vignobles en terrasse. En même temps, dans quelques régions ces espaces sont intéressés par des actions de reconquête (en France et, en sous-ordre, en Italie), soutenues par la valeur environnementale, culturale et esthètique des paysages en terrasses.
11/03/2009
Raphaël SCHIRMER
(MCF -Université de Bordeaux III)
Les vins du Nouveau Monde, l'affirmation d'un nouveau modèle dans le domaine des vins

Le Nouveau Monde est à l’origine d’une nouvelle façon de penser le vin. Elle tend peu à peu à modifier l’ordre établi qui préexistait jusqu’alors. Le cépage remplace l’origine spatiale du vin, la segmentation du marché en fonction des prix gomme les hiérarchies de territoires dûment reconnus, les techniques librement utilisées remettent en question les anciens équilibres entre régions et pays. Même l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) semble fragilisée.

Un rôle prééminent est accordé au marché, qui devient l’élément central autour duquel se construit le nouveau monde du vin. Il vise à banaliser cette boisson et sa consommation, notamment pour conquérir de nouveaux marchés. De puissantes dynamiques sont à l’œuvre, en termes de critiques du vin, de commercialisation, ou encore d’architecture. Même la question environnementale participe de ces nouvelles logiques.

08/04/2009
Marc LAGRANGE
(Dr. en médecine, Ecrivain du Vin)
Le vin et le médecin, une longue histoire conjugale

Des liens étroits entre le vin et la médecine semblent jalonner l’histoire humaine. Cependant, cette relation complexe évolue selon les périodes. De l’Egypte antique au Moyen-âge, en passant par le monde grec classique, le vin est perçu par les médecins comme un produit thérapeutique, voire comme un médicament. Il faut attendre le XIXe siècle pour que ces relations s’enveniment et qu’une partie du corps médical en vienne à accuser le liquide bachique et ses méfaits sur le corps et l’esprit. Abstinence ou tempérance sont alors de mise. A l’aube du XXIe siècle il semblerait que le couple vin/médecine prenne une autre voie, celle de la modération et du plaisir.
27/05/2009
Gilles LAFERTE
(Chargé de recherches à l'INRA)

La Bourgogne et ses vins, image d'origine contrôlée

Article en ligne

Pour en savoir plus : Un folklore pour journalistes la Confrérie des Chevaliers du Tastevin

27/05/2009

 

2007-2008

Intervenant Titre Date
Benoît MUSSET
(U. Reims Champagne-Ardennes)
La naissance des vins de champagne (1650-1830). D'un phénomène de mode aristocratique à l'édification d'un nouvel univers viti-vinicole

Audio
19/12/2007
Jean-Pierre CHABIN
(MCF - U. de Bourgogne)
La vigne, le vin et le réchauffement climatique : quel futur ? (Télécharger la carte "Le monde des vignobles : présent et futur en Gif )

Du fait du réchauffement climatique, les sociétés vitivinicoles sont confrontées à une remise en cause potentiellement radicale. Une géographie toute nouvelle peut en résulter, bouleversant les pratiques culturales et le devenir du vin. Le schéma global, proposé pour la fin du xxie siècle à partir de modèles d’évolution climatique et des effets avérés du réchauffement contemporain, se caractérise, aux latitudes moyennes, par une dynamique d’expansion vers les hautes latitudes et les hautes altitudes, alors que les principaux perdants sont les vignobles méditerranéens, appelés à disparaître en grande partie. En France, les vignobles non méditerranéens subsisteraient. En même temps, de nouvelles implantations pourraient se multiplier en France septentrionale. Mais, en raison des modifications du climat imposant, notamment, l’introduction de cépages nouveaux, la typicité traditionnelle des vins des grands vignobles en serait affectée de façon décisive. L’exemple actuel des productions de la Bourgogne le prouve déjà. Quelle peut être la capacité d’adaptation de sociétés aux traditions parfois millénaires face à un tel défi ? C’est la question majeure qui montre à quel point la crise climatique est bien une affaire de société autant que de nature.     

23/01/2008
François-Xavier NERARD
(MCF - U. de Bourgogne)
Une épopée du vin : pour une histoire de la consommation de vin en Russie en en URSS

Parler du vin au pays de la vodka, voilà qui peut prêter à sourire. Il faut pourtant souligner un paradoxe : la vodka n'apparaît que très tard dans les pratiques et, plus encore, dans le vocabulaire russe. Le vin la précède de beaucoup puisqu'il arrive en Russie avec la christianisation et que le mot apparaît grâce à la traduction des évangiles au XIe siècle. Pour autant, le vin n'est resté longtemps qu'un mot, qui plus est associé au religieux. Plus étonnant encore, le mot de vin en vient progressivement à désigner dans les couches les plus larges de la population le “vin de blé”, c’est à dire la vodka. Voilà donc un mot qui existe, mais qui pour l’essentiel de la population ne signifie rien. Le vin de raisin, puisqu’il faut préciser, correspond lui à des pratiques pour l’essentiel aristocratiques du fait de sa rareté et de son coût. Il vient de l’étranger et est une véritable marque de distinction.

Sur le territoire de l’empire russe, surtout avec la conquête du Caucase, il est cependant des zones où la production de vin est présente et culturellement enracinée : Géorgie, Arménie, mais aussi Crimée sont des zones où le vin joue un rôle essentiel, mais qui reste régional puisque ces vins circulent mal. Le vin dans la Russie tsariste est donc une réalité profondément méconnue de la population. Il est associé, en dehors de l’utilisation religieuse, soit à une consommation de la distinction, soit à une consommation très locale.

La pratique soviétique va se construire sur cette dichotomie tout en la modifiant progressivement. Après les années de guerre civile où les zones de production sont ravagées et les consommateurs aisés directement touchés par la Révolution, c’est au stalinisme que le vin doit son renouveau. Autour de l’action de Staline et de son commissaire du peuple à l’industrie alimentaire, Anastase Mikoïan, une vaste campagne de développement industriel de la viticulture se met en place. C’est ce que l’on appelle encore abusivement aujourd’hui le «champanskoye» (ie. le vin effervescent russe) qui est au coeur de cette politique à partir de 1936, mais les vins plus classiques ne sont pas ignorés. Cette politique se fonde sur deux idées : le vin comme signe extérieur de prospérité mais également de kulturnost’, de bonne éducation, d’une étape franchie dans le processus de “civilisation des moeurs”. La consommation de vin se massifie donc, tout en maintenant un imaginaire de la distinction.

Pourtant cette étape n’a qu’un temps : avec la production industrielle de masse des années 60 et 70 le vin perd ce statut. La consommation courante de vin ne s’impose que mal. Dans les périodes de déficit, le vin est d’ailleurs l’un des produits que l’on trouve relativement facilement dans les magasins soviétiques, faute de clients peut-être… Le vin reste donc un produit aux marges de la consommation populaire : réservé aux femmes parce qu’il est doux, ou pas “assez fort”, aux étudiants lorsque son degré d’alcool est renforcé, voire aux plus démunis parce qu’il n’est pas cher.

La campagne antialcoolique de M. Gorbatchev en 1985 détruit les zones de production en Russie, puis la dislocation de l’URSS repousse hors des frontière russes les principales zones de production soviétiques. La fin des années 80 marque ainsi une nouvelle étape de cette histoire. La nouvelle consommation du vin se construit sur ces ruines. La rupture avec le passé soviétique proche permet de renouer avec l’imaginaire du vin lié à la distinction. L’apparition significative des vins étrangers et leur consommation d’abord exclusivement féminine sont les premières phases d’une pratique renouvelée. Elle se diffuse progressivement dans les couches supérieures de la population jusqu’à redevenir ce signe de la distinction, caractéristique des débuts de l’histoire russe du vin.

27/02/2008
Geneviève GAVIGNAUD-FONTAINE
(Université de Montpellier III)

"Références et stratégies qualitatives dans le vignoble du Languedoc et du Roussillon"

12/03/2008
Christophe LUCAND
(Université de Bourgogne)

"Les négociants en vin de Bourgogne de 1880 à nos jours" -

Au moment où le monde vitivinicole s’interroge sur les évolutions récentes d’un environnement commercial en mutation rapide, l’histoire des négociants en vins de Bourgogne depuis plus d’un siècle révèle la réalité des processus profonds qui s’imposent à l’origine des grands équilibres contemporains.

En traversant les plus fortes crises viticoles de l’histoire, deux guerres mondiales, l’occupation allemande et des conflits d’intérêts incessants, les négociants en vins de Bourgogne ont constamment cherché à maintenir l’incomparable prépondérance d’un ordre marchand à l’origine de leur fortune et de celle du vignoble tout entier. 

Pourtant, c’est de ce modèle bourguignon devenu en apparence presque immuable qu’émergent brutalement de nouveaux choix qui bouleverseront radicalement tous les équilibres antérieurs, renversant la place et le rôle du négoce et de la viticulture,  jusqu’à transformer la production, l’identité et la place des vins de Bourgogne, en France et dans le monde.

Au-delà des propos les plus attendus, la compréhension de cette histoire rappelle les logiques qui ont prévalues hier, avant de s’imposer aujourd’hui, dans le succès ou l’échec des orientations du vignoble. 

23/04/2008
Laurent Foubert
(Vidéaste, Caviste, Fondateur du Projet Noé - Paris)
Vignes vivantes. Quand les vignerons se donnent la main. Paroles de coopérateurs en vignobles septentrional

14/05/2008

 2006-20007

Intervenant Titre Date
Philippe ROUDIE
(Pr. Bordeaux III)
Le vin, breuvage ancien, plaisirs nouveaux

13/12/2006
Pascal ORY
(Pr. Paris I)
Le vin tricolore ? Pour une histoire culturelle du vin comme attribut de l'identité française

21/04/2007


Conférence publique "le vin : son passé, ses représentations actuelles, ses enjeux
pour l’avenir
"
- Gregory LoMonaco (Laboratoire de Psychologie Sociale (EA849)
Université de Provence Aix-Marseille I) - Mardi 6 février 2007 - Université de Bourgogne
- Résumé (PDF) - Cette conférence fut organisée par le laboratoire Sociopsychologie et management du sport (SPMS)
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